Le marché de l’emploi vit aussi de nos représentations sociales autour du travail et de sa place dans la société – cf les débats autour de la « valeur travail ».
Parmi ces représentations, celle relative aux indemnisations des demandeurs d’emploi est source de bien des incompréhensions.
Si chacun connaît à peu près le principe d’un système assuranciel – je cotise, je me crée un droit à -, les paramètres complémentaires requis – durée minimum de travail, durée maximum d’indemnisation, taux de remplacement des revenus – sont le plus souvent méconnus. Cette ignorance vient de la complexité même des règles. Celles-ci changent si souvent que Pôle Emploi est parfois bien en peine d’apporter une réponse fiable. On peut regretter de ne pas avoir de principes plus durablement établis, mais cela ne porte pas à préjudice collectivement.
Il est en revanche une méconnaissance plus dommageable, c’est celle relative au nombre de demandeurs d’emploi indemnisés. Faites le test : selon vous quel pourcentage de chômeur est-il indemnisé ? 80 % – 70% – 60% – 50% – 40%
…
La réponse est moins de 50% et ce depuis plusieurs années, à peine supérieur à 48% selon les derniers chiffres de la DARES (ex. mai 2014 – 6.024 M d’inscrits à Pôle emploi pour 2.98007 M d’indemnisés) en 2014. Et si on sort les personnes exemptées de recherche d’emploi, les pre-retraites, on tombe en-dessous de 45%.
Certes, et chacun connaît des personnes qui le font, il est possible de jouer avec le système. D’optimiser ses périodes d’indemnisation, de ne pas prendre le premier travail proposé, etc. Toutefois, à la lumière de la réalité de l’indemnisation, on ne peut faire porter aux demandeurs d’emploi la responsabilité du dysfonctionnement du marché du travail.